L'homéopathie : comment ça marche?
Il existe de très nombreuses idées reçues sur l'homéopathie, nous allons essayer ici de tordre le cou aux plus
dangereuses d'entre elles, tout en vous expliquant de quoi il s'agit.
La loi de similitude
L'homéopathie est une méthode thérapeutique complètement différente de la médecine traditionnelle (l'allopathie). Homéo signifie identique, l'homéopathie étant fondée sur la loi de similitude, à savoir que l'on va utiliser, pour guérir les symptômes d'un patient, le remède qui provoquera le même ensemble de symptômes chez un patient sensible en bonne santé.
L'homéo inoffensive?
Cette loi de similitude a plusieurs conséquences immédiatement perceptibles, la première d'entre elles étant que l'administration d'un remède à un patient sain et sensible entraîne des symptômes (c'est par l'expérimentation de ces symptômes sur l'individu sain que les remèdes ont été connus).
L'idée reçue selon laquelle l'usage de l'homéopathie est sans danger est donc fausse ! Méfiance donc lors d'automédication, et méfiance lors d'usage à titre préventif !!!! Vous risqueriez de provoquer justement les symptômes que vous cherchez à éviter...
Un exemple ? Tout le monde connaît arnica, LE remède des hématomes, utilisé y compris par les homéo-sceptiques. Si arnica peut soigner les bleus, c'est parce que donner de l'arnica à un patient sain (et sensible) va provoquer chez lui de légers saignements : les hématomes. Arnica soigne les bleus et est donc un remède à prescrire en post-opératoire par exemple pour limiter les petits saignements. Administrez arnica en pré-opératoire et vous obtiendrez ? Les saignements que vous cherchiez à éviter... à bon entendeur...
La seconde conséquence de cette loi de similitude est que l'on va prescrire à chaque patient le remède correspondant à l'ensemble de ses symptômes, on ne peut donc pas prescrire sur un diagnostic allopathique.
Une maladie, deux patients : deux remèdes différents
Je m'explique. En allopathie, on pose un diagnostic, et on administre le traitement qui correspond à cette maladie. Exemple (attention les exemples sont volontairement exagérés, bien entendu les démarches allopathique ou homéopathique sont beaucoup plus nuancées) : Minou éternue et a les yeux qui coulent, avec une forte fièvre. Le vétérinaire diagnostique un coryza et lui prescrit un anti-infectieux, un anti-pyrétique si nécessaire, éventuellement un complément alimentaire, une crème pour les yeux, etc.. Si quelques jours plus tard Minette sa copine présente elle aussi un coryza, on lui donnera (presque) le même traitement qu'à Minou. L'allopathe soigne donc la maladie.
En homéopathie, on administre le traitement qui correspond à l'ensemble des symptômes du patient. Ce qui signifie que le coryza de Minou ne sera pas traité avec le même remède que celui de Minette, parce que c'est la façon dont chaque patient exprime ses symptômes qui va permettre de choisir le remède. La démarche du thérapeute est donc totalement différente, l'homéopathe soigne le patient.
Des questions bizarres...
Une autre différence est la prise en compte dans la liste des symptômes de très nombreux détails que vous n'aurez jamais eu l'idée de citer à un allopathe (avec raison car l'allopathe n'en a pas besoin). Les sensations (impossibles à utiliser chez l'animal mais très utiles en humaine!), les modalités d'aggravation ou d'amélioration (par exemple Minou a le coryza mais ses yeux ne coulent plus dès qu'il sort dehors, alors qu'au contraire Minette se met à éternuer violemment dès qu'elle entre dans la pièce où se trouve le poêle qui chauffe toute la maison) mais aussi les causalités (suite à un déménagement, la naissance d'un enfant, une bagarre avec les chats des voisins nouvellement installés,...) et les symptômes psychiques de manière beaucoup plus détaillée, ainsi que toutes les petites choses qui se produisent en même temps et qui vont mettre l'homéopathe sur la voie mais qui auraient été tenues pour négligeables par l'allopathe (une verrue, une oreille rouge, une petite chute de poils, etc etc etc) appelées symptômes concomitants. C'est l'ensemble de tous ces détails qui va permettre à l'homéopathe de choisir le remède qui correspond à la façon dont ce patient-là va exprimer sa maladie.
... pour des symptômes bizarres
Enfin il faut retenir que ce qui intéresse l'homéopathe, ce sont les symptômes bizarres, inattendus, originaux. C'est là-dessus que va porter la consultation,l'homéopathe va vous interroger sur ce qui caractérise votre animal dans son quotidien, ce qui fait de Minou un individu différent de Minette... Il va aussi vous demander ce qui a changé depuis qu'il est malade, et de quelle façon il est malade. Commencez donc à l'observer dès à présent, et à noter tout ce qui est étrange ou extraordinaire, et ce qui a changé récemment, et suite à quel événement.
Un travail de longue haleine
Afin de faire ce diagnostic homéopathique, il va falloir parler longuement de votre animal, l'observer aussi en consultation (mine de symptômes également), et tout cela prend du temps, beaucoup plus que pour un diagnostic allopathique. C'est pourquoi la première consultation prend une heure, pas moins. Les consultations ultérieures pourront éventuellement être plus courtes, mais en aucun cas la première.
On distingue en homéopathie les maladies aiguës, qui font suite à un événement particulier et se soignent en utilisant un remède trouvé grâce aux symptômes récents ; de la maladie chronique qui évolue tout au long de la vie de l'animal, à bas bruit avec des poussées plus ou moins fréquentes. Cette maladie chronique se soigne grâce au remède de fond, qui peut être très difficile à trouver, sa recherche peut prendre des années. En revanche une fois trouvé, il soignera le patient de manière profonde, complète, et durable. Ceux qui l'ont expérimenté vous diront que leur animal est métamorphosé (en bien évidemment!). A défaut de parvenir immédiatement à mettre la main sur ce simillimum qui peut parfois s'apparenter au Graal, sachez néanmoins que l'on peut obtenir de très belles améliorations avec des remèdes qui s'en approchent, et soigner parfaitement les maladies aiguës.
Un mot sur les remèdes et leur action...
Chacun sait que les granules sont issus de la dilution du remède. Une dilution parfois très importante, puisqu'au-delà de 12ch, le nombre d’Avogadro, il n'y a plus une seule molécule du remède présente dans la solution. Pourtant, plus la dilution est importante, et plus l'intensité du remède ainsi que sa durée d'action sont importantes elles aussi... comment est-ce possible ?
Mythe ou réalité?
La science n'a pas encore trouvé de réponse à cette question, certains avancent l'hypothèse de la transmission d'une énergie à l'eau dans laquelle la substance a été diluée, qui se fait ensuite le vecteur de cette énergie dans l'organisme. L'homéopathie considère la maladie comme un déséquilibre global de l'organisme, que le remède permet de corriger grâce à son énergie propre. Elle agirait donc plus comme un message. Notion plus qu'abstraite pour certains, qui donne des arguments aux sceptiques voire aux anti. Restons humbles et souvenons-nous des nombreux mystères de la nature que l'Homme a mis très longtemps à expliquer, ainsi que de tous ceux qu'il reste encore à expliquer... A l'échelle de l'Univers, hier encore l'Homme croyait que la Terre était plate et que le soleil lui tournait autour. Ce n'est pas parce que la science n'est pas encore en mesure d'expliquer comment l'homéopathie marche, que son efficacité n'est pas réelle.
L'effet placebo
Alors efficacité du remède, ou puissance de l'esprit humain (et animal!) sur son propre corps? La controverse sur l'homéopathie est systématiquement associée à celle sur l'effet placebo. Les études sur les effets de l'homéopathie sont tellement nombreuses que l'on s'y perd, et il y en a autant qui attribuent les effets de l'homéopathie à l'effet placebo que l'inverse. Comment s'y retrouver? Et faut-il s'y retrouver? Mon expérience personnelle m'a prouvé que l'effet placebo ne pouvait pas être seul responsable des guérisons homéopathiques auxquelles j'ai assisté (notamment parce que l'allopathie avait échoué avant, et que l'effet placebo fonctionne autant en homéopathie qu'en allopathie), mais quand bien même je me tromperais? Et bien peu importe, je préfère soigner grâce à l'effet placebo que laisser souffrir. Au prix des granules et avec les effets secondaires que l'on connaît (puisqu'il paraît que ça ne marche pas), quel risque y-a-t-il?
Avoir le choix
Ceux qui en doutent et souhaitent un traitement conventionnel seront servis, nous avons toutes deux été formées par les écoles vétérinaires tout ce qu'il y a de plus conventionnelles et utilisons l'allopathie de la manière la plus responsable possible. Pour ceux qui souhaitent, pour des raisons diverses, soigner leur animal autrement nous pouvons aussi le faire, grâce à la formation que je suis depuis 3 ans à l'Ecole d'Homéopathie Hahnemanienne Dauphiné Savoie, formation dispensée par des médecins et sanctionnée par un diplôme reconnu au niveau européen.
Mon seul but étant de soigner mes patients, nous pouvons discuter ensemble de la démarche la plus adaptée à chaque cas particulier.